Analyse économique - Québec

Infographie - Mai 2023
Analyse de l'environnement du Québec 2022
Transcription de l'imageANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT DU QUÉBEC 2022

DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES

  • 8,7 M personnes habitant au Québec en 2022, une hausse de 4,7 % depuis 2017
  • Le poids démographique du Québec dans le Canada se fixe à 22,3 %, alors qu'il était à 22,7 % il y a 5 ans.
  • La population du Québec, avec un âge médian de 43,1 ans, est plus vieillissante que l'ensemble du Canada (41,0 ans).
  • Toutes proportions gardées, le Québec compte plus de personnes de 65 ans et plus (20,8 % contre 18,8 %) et un peu moins de jeunes de moins de 20 ans (20,6 % contre 21,1 %) que la moyenne canadienne.
  • En 2032, une personne sur quatre (25,3 %) serait âgée de 65 ans et plus, ce qui représente une augmentation de 4,5 points de pourcentage en 10 ans, d'après le scénario de référence A2022 de l'Institut de la statistique du Québec.
  • Le ratio de dépendance démographique a augmenté significativement depuis 2016, passant de 66,4 % à 72,5 % en 2021. Ce ratio donne le rapport de la population combinée de jeunes (moins de 20 ans) et de personnes âgées (65 ans et plus) à la population en âge de travailler (20 à 64 ans).
  • À l'exception de 2019 et 2020, le nombre d'immigrants permanents à destination du Québec restait relativement stable depuis 2015, autour de 50 000. Leur nombre a augmenté sensiblement en 2022, dépassant 60 000. Toutefois, la proportion ayant déclaré le Québec comme destination a diminué de 18,3 % à 12,4 % de 2017 à 2021 en raison d'une augmentation plus importante de la proportion d'immigrants permanents dans le reste du Canada. Pour 2022, la part du Québec a augmenté à 15,3 %.
  • Le nombre d'immigrants en emploi au Québec a atteint un sommet en 2022, avec 857 100, une croissance de 4,7 %. À titre comparatif, l'emploi a crû de 1,5 % pour la population née au Québec.
  • Les autochtones constituent 2,5 % de la population québécoise (recensement de 2021), ce qui représente une proportion moitié moindre que celle du Canada (5,0 %). La pandémie a affecté dans des proportions semblables l'emploi chez les autochtones et les non-autochtones, mais chez les autochtones, la reprise a été plus lente.
  • Près de 47 % de la population (recensement de 2021) du Québec déclare avoir une connaissance des deux langues officielles. Un peu plus de 61 % de ces personnes bilingues sont concentrées dans la RMR de Montréal.

CONDITIONS DU MARCHÉ DU TRAVAIL

  • En 2022…
    • L'emploi augmente significativement (+ 2,6 %)
    • Le nombre de chômeurs diminue fortement (- 29,3 %)
    • Le taux d'emploi progresse de 60,1 % à 61,2 %
    • Le taux de chômage diminue de 6,1 % à 4,3 %
  • Tendance de l'emploi au Québec
    • Le marché du travail a poursuivi sa progression, malgré le ralentissement économique observé en deuxième moitié d'année après la forte reprise économique. L'ajout de 111 684 emplois a permis à ce dernier de dépasser son niveau prépandémique, et d'atteindre un nouveau sommet à 4,4 millions.
    • Après avoir atteint 8,9 % en 2020, le taux de chômage recule au Québec, pour se fixer à 4,3 % en 2022, plus faible que le taux prépandémique de 2019 (5,1 %), et nouveau creux historique.
    • Certains groupes ont vu leur taux d'activité diminuer : les travailleurs expérimentés âgés de 55 ans et plus à cause de la prise de retraite hâtive de plusieurs et les jeunes de 15 à 24 ans qui demeurent moins actifs sur le marché du travail qu'avant la pandémie.

CONDITIONS ÉCONOMIQUES DU QUÉBEC EN 2022

Facteurs économiques du Québec en 2022

  • Croissance économique moins forte
  • Consommation des ménages ralentie
  • Inflation et taux d'intérêt en hausse

Résumé de 2022…

  • La croissance économique du Québec s'est poursuivie en 2022 à un taux de 2,8 % après celui de 6,0 % en 2021, dans la foulée de la reprise postpandémique. Le Québec vit, comme le Canada, un ralentissement en deuxième moitié d'année.
  • Le taux d'inflation en 2022 au Québec est de 6,7 %, niveau le plus élevé depuis les années 1980. Ces pressions sur les prix font suite aux perturbations dans la chaîne d'approvisionnement, ainsi qu'aux impacts de la guerre en Ukraine. Suivant la forte hausse des prix et la diminution de l'épargne nette des ménages, la consommation a montré des signes d'essoufflement en fin d'année.
  • Les taux d'intérêt ont fortement augmenté, passant de 0,25 % en début d'année 2022 à 4,25 % en décembre alors que la Banque du Canada tente de ralentir l'inflation. Ces hausses affectent le marché de l'immobilier et la consommation de biens durables.

Enjeux régionaux

  • Les effets du vieillissement de la population sur les taux d'activité du marché du travail : les jeunes (15 à 29 ans) sont plus actifs que les 60 ans et plus, mais leur poids diminue au moment où les 60 ans et plus sont plus nombreux.
  • L'inadéquation entre les besoins du marché du travail et les compétences des travailleurs : la part des postes vacants qui ne requiert aucune scolarité minimale a augmenté depuis la pandémie, ce qui accentue la pénurie de main-d'¿uvre dans certains secteurs.
  • La gestion des ressources humaines dans un contexte de rareté de main-d'¿uvre : le nombre important de postes vacants influe sur la dynamique de hausses salariales, ainsi que sur l'attractivité des meilleurs talents et la rétention d'employés qualifiés.

Principaux risques pour l'économie québécoise en 2023

  • Une éventuelle récession sur fond de bas taux de chômage.
  • La persistance des pressions inflationnistes.
  • Les incertitudes géopolitiques et économiques liées au conflit en Ukraine et à la montée des tensions commerciales à l'échelle mondiale.
  • La hausse du nombre de postes vacants et les difficultés à les combler pour répondre aux besoins de l'économie, dans un contexte de pénurie de main-d'¿uvre persistante.

TENDANCES DE L'INDUSTRIE

  • L'emploi a augmenté en 2022 dans la majorité des secteurs, mais la hausse n'a pas été aussi importante qu'en 2021. Dans l'ensemble, la production de biens a enregistré une croissance supérieure avec 3,2 %, contre 2,5 % pour le secteur des services.
  • Les secteurs ayant le plus souffert de la pandémie ont vu l'emploi augmenter davantage en 2022. Ainsi, le commerce de détail a connu un gain de 5 100 emplois après une perte de 4 200 en 2021, de même que le secteur de l'information, la culture et les loisirs (+ 28 000 en 2022, - 4 900 en 2021) et les services d'hébergement et de restauration (+ 14 300 en 2022, - 6 400 en 2021).
  • En revanche, certaines industries ont connu un renversement de leur situation en 2022 par rapport à 2021. Plus particulièrement, les travaux de génie civil (- 2 600 en 2022, + 7 800 en 2021), le commerce de gros (- 1 800 en 2022, + 11 000 en 2021), le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et de location (- 3 800 en 2022, + 28 500 en 2021) et l'enseignement (- 10 300 en 2022, + 42 200 en 2021) ont vu l'emploi diminuer.

CONDITIONS ÉCONOMIQUES RÉGIONALES

  • L'année 2022 s'est déroulée sous le signe de la croissance pour la majorité des régions économiques du Québec, notamment pour le Grand Montréal et ses couronnes, où près de 80 % de la création d'emplois a été observée. Ainsi, la région de Montréal (+ 47 800), la Montérégie (+ 21 600), Lanaudière (+ 18 000) et les Laurentides (+ 4 000) cumulent des gains de 91 400 emplois.
  • En contrepartie, la région de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec est celle qui a enregistré la perte la plus importante au prorata de l'emploi régional (- 3 000), alors que la Mauricie (- 4 600), le Centre-du-Québec (- 2 700) et Laval (- 2 500) ont connu des reculs de l'emploi proportionnellement plus modestes. D'ailleurs, pour la Côte-Nord et le Nord-du-Québec, il s'agit d'une tendance baissière qui s'est amorcée en 2019, tandis que la Mauricie vit sa deuxième diminution annuelle d'affilée.
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